Nouadhibou – Laayoune : le No Man’s Land miné

Sitôt quitté Nouadhibou, l’adrénaline monte d’un coup : pour passer la frontière et entrer au Sahara Occidental, il faut traverser un no man’s land de 4 km sans route, miné, parsemé de carcasses de véhicules malchanceux …

Cette zone constitue en effet l’extrémité sud du fameux Mur des sables érigé par le Maroc pour se protéger d’attaques du Front Polisario sahraoui et asseoir son contrôle sur cette zone contestée.

La piste se brouillant au gré des ondulations des dunes, nous nous demandons bien comment suivre le conseil inscrit sur des panneaux consistant à surtout ne jamais la quitter ! D’autant que le seul danger n’est pas les mines : un piège courant dans le coin consiste à suivre de « faux guides » qui attirent les voyageurs imprudents vers des zones où ils s’ensablent, avant de les rançonner pour leur libération.

Nous optons donc pour la prudence et sortons une paire de jumelles qui nous permet de suivre de loin le parcours d’une voiture venant en sens inverse et qui semble connaitre le chemin par cœur, avant de nous engager sur ses traces.

2cv mines frontiere mauritanie sahara

C’est loin !

Notre remontée du Sahara continue sans encombre et sans hâte. La route déserte s’étire sur des milliers de kilomètres, avec des ouvertures sur la mer de temps en temps, parfois quelques troupeaux de dromadaires. Il ne faut pas oublier de faire des pauses régulières, tout autant pour laisser refroidir le moteur que pour nous dégourdir les jambes … sans quitter la route !!

repos 2cv

En fin de journée, nous obliquons vers la presqu’île de Dakhla, langue de sable étincelant, cernée par l’océan et nous nous retrouvons plein sud, poussés dans le dos par le vent. La halte à Dakhla nous fait découvrir le petit aérodrome, simple escale de ravitaillement de l’Aéropostale, mais la ville d’aujourd’hui, battue par les vents, n’en garde pas de souvenir. Rencontre qui détonne : les quelques surfeurs venus faire du kite sur la splendide baie de La Dune blanche.

Nous quittons Dakhla le lendemain et retrouvons, plein nord, le vent de face, un vent inlassable que rien n’arrête et qui nous ralentit à 50 à l’heure. Alors forcément … la route est longue, les esprits vagabondent pendant des heures, les livres sortent. C’est l’endroit et le moment idéals pour lire Kessel, Théodore Monod, Saint-Exupéry, et surtout l’immense Terre des Hommes !

La halte suivante est pour Laayoune, au bord de l’océan, où l’on sent bien les efforts de développement du gouvernement pour «coloniser » le Sahara occidental ; ville cernée par le sable et les pierres, où tout est apporté de l’extérieur.

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Raid Aéropostale

Une famille en 2CV sur les traces des pilotes de l'Aéropostale, de Dakar à Toulouse puis en Amérique du Sud.