4-5 février : Salvador – Canavieiras
330 + 110 km
Grandes retrouvailles familiales avec le 5e membre de la Team Aérodeuche, Laurian, en provenance du grand Nord canadien, ET la branche brésilienne de la famille : Tintin, Rosangela, ainsi que Cécile qui les visite !
Merveilleux théâtre de ces retrouvailles, Canavieiras aligne le long de petites rue pavées en bordure de lagune, les anciens entrepôts de cacao. La ville garde la marque du succès commercial de cette production opulente avant la maladie du balai de sorcière. Les entrepôts début de siècle sont restaurés et repeints de couleurs éclatantes : décor magique pour la caïpirinha du soir !
A portée de pirogue, nous sommes ensuite accueillis 2 jours au sein d’une réserve « extractiviste » constituée de communautés qilombo. (descendants d’anciens esclaves après l’abolition). 2500 familles pratiquent l’autonomie alimentaire à base des cultures traditionnelles variées et l’exploitation raisonnée des crabes de mangrove. Cette zone protégée à 80% maritime compte un tiers des mangroves du Brésil. Les principales ressources en sont la pêche, les crustacés (crabes, moules et huîtres de palétuviers) ou encore les fruits mangaba.
Les communautés sont installées dans les rainures de grands systèmes de dunes qui retiennent l’eau douce depuis des siècles, mais les fermiers autour veulent y faire de l’élevage et drainent les dunes. En conséquence, les puits de 2m doivent désormais être creusés à plus de 6m. Avec la montée de l’océan et la raréfaction des pluies, l’eau douce vient à manquer :
cela met en péril les cultures notamment de mangabier, arbre fruitier poussant dans les dunes côtières et qui n’existe qu’au Brésil.
9 procès sont en cours mais les riches fermiers arrivent avec des titres de propriété, et provoquent des incendies qui détruisent les forêts des zones extractivistes.
Sur une note plus sympathique, on déguste des fruits ´inga’ dans de grandes gousses, en suçant le duvet cotonneux tout doux et sucré autour du noyau. Festin, aussi, de crabes et crevettes. Nous apprenons encore que l’oiseau japu, maître-chanteur, construit ses nids dans les arbres occupés par des nids de guêpes, pour se protéger contre les prédateurs.
La pêche traditionnelle des crabes de mangrove se fait en utilisant un tout petit crabe appelé « coussin » comme appât au bout d’une canne à pêche pour attraper les plus gros. Une méthode plus récente consiste à simplement les récupérer à la main de nuit à la lanterne.


















